Canicross, canivtt, canitrottinette, canitrail ou canimarche : ces disciplines explosent en France. Des milliers de binômes s’élancent chaque semaine sur les chemins, reliés par une simple longe et une passion commune. Mais derrière cette image de complicité, une question dérangeante refait surface, souvent portée par les réseaux sociaux : « exploitez-vous vos chiens pour votre plaisir personnel ? »
- Guillaume
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Cette accusation, relayée par certains défenseurs extrêmes du bien-être animal, oppose deux visions du monde. D’un côté, une minorité qui voit dans tout usage du chien une forme de domination et d’exploitation. De l’autre, la grande majorité des pratiquants — passionnés, attentifs, respectueux — pour qui le chien est au centre de la relation, et non un simple outil sportif.

1. D’où vient cette accusation de maltraitance ?
À l’heure où les vidéos virales façonnent l’opinion publique, il suffit d’un extrait mal interprété pour déclencher un procès médiatique. Voir un chien courir à pleine vitesse, haletant, relié à un humain, peut sembler violent à un œil non averti. Pourtant, cette lecture ignore l’essentiel : le comportement naturel du chien et son aptitude à la traction.
Les races nordiques, les bergers, les chiens de chasse ou les chiens croisés sélectionnés pour l’endurance ont dans leur ADN le goût de l’effort. Le mouvement, la traction, la coopération sont pour eux des besoins fondamentaux, au même titre que jouer ou flairer. Le sport n’est donc pas une contrainte, mais une expression de leur nature.
2. Le mythe du chien “forcé à courir”
Les pratiquants de sports de traction le savent : un chien qui ne veut pas courir, ne court pas. Point. Il s’arrête, traîne, regarde ailleurs ou refuse le harnais. Aucune performance n’est possible sans sa motivation propre. Les chiens de sport sont des athlètes, pas des esclaves.
Les études comportementales menées notamment par l’Université de Helsinki (2022) sur les chiens de sport montrent que la motivation à courir est liée à la sécrétion d’endorphines et de dopamine, similaires à celles des humains après un effort. Autrement dit : nos chiens éprouvent du plaisir à courir.
Les fédérations comme la FFSLC (Fédération Française des Sports et Loisirs Canins) ou la FFST (Fédération Française des Sports de Traction) encadrent strictement les pratiques : Harnais, âge minimum, distances autorisées, contrôles vétérinaires et règles de bienveillance sont clairement établis.
3. Quand le sport devient justement un acte de bien-être
Paradoxalement, alors que certains accusent les sports de traction d’exploiter les chiens, la majorité des chiens en France souffre du problème inverse : la sédentarité.
- Près de 50 % des chiens de compagnie sont en surpoids (source : Royal Canin, 2023).
- Plus de 60 % présentent des troubles comportementaux liés à l’ennui ou au manque d’activité (étude CNVSPA, 2022).
- 1 chien sur 4 ne sort qu’une à deux fois par jour, moins de 20 minutes (Enquête Wamiz, 2021).
Le canicross et ses disciplines s’opposent à cette dérive. Ils offrent aux chiens :
- Une activité physique adaptée à leur morphologie et leur énergie.
- Une stimulation olfactive et mentale intense à chaque sortie.
- Une relation renforcée avec leur humain par la coopération et la confiance.
- Un cadre social où ils rencontrent d’autres chiens équilibrés et bien codés.
Les chiens de sport ne sont pas des victimes. Ce sont des partenaires, des coéquipiers, des athlètes heureux et suivis, souvent mieux nourris, mieux soignés et plus équilibrés que la moyenne.
4. Les vrais cas de dérive existent — et ils sont exclus
Reconnaissons-le : oui, certains humains abusent. Il y a des pratiquants maltraitants, des éducations inadaptées, des chiens exploités à outrance. Mais ces cas ne sont pas représentatifs. Ils sont dénoncés, sanctionnés et exclus.
La FFSLC, à travers son programme #StopViolences, mène une politique claire de tolérance zéro. Les dérives physiques (violences, surentraînement, matériel inadapté) et psychologiques (pression, isolement, négligence) sont signalées et traitées avec rigueur.
« Le bien-être animal est la condition de base de toute pratique canine. Il n’y a pas de performance sans respect. » – FFSLC, charte éthique 2023.
Cette rigueur est d’ailleurs renforcée par la vigilance de la communauté : clubs, juges, vétérinaires, encadrants. Les compétitions sont surveillées, les chiens contrôlés, et les comportements déviants bannis.

5. Une relation symbiotique, pas hiérarchique
Les sports de traction reposent sur un principe simple : coopération et communication. L’humain ne “commande” pas, il guide. Le chien ne “subit” pas, il propose. C’est un duo en dialogue constant.
Cette symbiose se traduit dans la technique même : la tension de la ligne, la direction donnée, les signaux vocaux. Aucun ordre n’est efficace sans écoute mutuelle. Le binôme performant est celui qui se comprend, pas celui qui s’impose.
Les chiens qui pratiquent régulièrement sont d’ailleurs plus calmes à la maison, concentrés, et satisfaits. Leur besoin de mouvement est comblé, leur énergie canalisée.
6. L’exploitation, la vraie : celle de l’inaction
Si l’on veut parler d’exploitation, parlons plutôt de ces millions de chiens privés de liberté, laissés seuls toute la journée, sortis dix minutes sur le trottoir, sans stimulation, ni objectif. Ceux-là souffrent d’une forme moderne de maltraitance silencieuse : la négligence par confort.
Le sport, au contraire, replace le chien au centre de la vie de son humain. Il crée du lien, de la reconnaissance, de la fierté mutuelle. Aucun athlète canin ne tire son humain pour lui faire plaisir. Il tire parce qu’il aime ça.
7. La responsabilité de chaque pratiquant
Pratiquer un sport de traction, c’est aussi endosser une responsabilité. Celle de :
- Respecter les périodes de repos et de récupération.
- Adapter les distances et la météo à chaque chien.
- Vérifier le matériel, le harnais, les pattes et l’hydratation.
- Observer les signaux d’inconfort et savoir dire stop.
La formation, l’écoute du chien et le partage d’expérience sont les piliers d’une pratique saine. Les fédérations, associations et éducateurs canins de terrain jouent ici un rôle essentiel.
8. Conclusion : le sport, une déclaration d’amour
Sommes-nous maltraitants ? Non. Nous sommes simplement des passionnés qui refusons l’immobilisme. Nos chiens ne sont pas des victimes : ils sont nos moteurs, nos partenaires, nos amis.
Les sports de traction sont une célébration de la complicité entre l’homme et le chien. Ils rappellent que le bien-être animal ne se limite pas à ne rien faire, mais à vivre pleinement ce pour quoi on est fait.
Alors oui, il faut rester vigilants. Oui, il faut dénoncer les dérives. Mais non, pratiquer un sport de traction avec respect n’a rien d’une maltraitance. C’est un acte d’amour, d’équilibre et de liberté partagée.

FAQ — Les questions les plus fréquentes
Mon chien souffre-t-il pendant un canicross ?
Non, à condition que la distance, la température et le harnais soient adaptés. Un chien fatigué ralentit naturellement. Le danger vient d’une mauvaise gestion humaine, pas du sport en soi.
Les chiens sont-ils faits pour tracter ?
Oui, beaucoup de races possèdent un instinct de traction inné. C’est un comportement naturel, renforcé positivement par l’entraînement.
Comment détecter un mauvais pratiquant ?
Personne qui a un comportement violent, agresse verbalement ou physiquement le chien, personne qui "traine" son chien qui n'en peu plus pendant la pratique.
Que faire si j’assiste à une dérive ?
Signalez-la à l’organisation ou à la fédération. Le programme #StopViolences permet de signaler anonymement tout comportement maltraitant.
Et si mon chien préfère juste marcher ?
Alors marchez ! Le canimarche ou le canitrail doux sont parfaits pour entretenir le lien sans forcer le rythme. Le plaisir doit rester la boussole.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Les sports de traction sont-ils selon vous un plaisir partagé ou une forme d’exploitation ? Partagez vos expériences, vos anecdotes, et dites-nous ce que vous mettez en place pour le bien-être de votre chien au quotidien. Votre témoignage nourrit le débat — et surtout, fait avancer la cause du chien heureux et actif.
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Guillaume
À propos de l’auteur
Guillaume, co-fondateur de Canem Victoria, est un sportif passionné par les chiens et le marketing. En alliant ses trois passions, il œuvre à développer les sports canins tractés en France — et plus particulièrement la discipline qu’il affectionne : la cani-trottinette (ou dogscooter).
Champion d’Occitanie FFSLC 2024 – Champion d’Aquitaine FFST & FFSLC 2022 – 6ᵉ au Championnat de France 2022...
Vision : Promouvoir une pratique sportive respectueuse, performante et accessible à tous les passionnés de traction canine.
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